[Procès Klaus Barbie : Michel Goldberg, témoin du...

[Procès Klaus Barbie : Michel Goldberg, témoin du ministère public]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0759 FIGRPTP0244 04
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm
historiqueLe procès de Nikolaus dit Klaus Barbie s'est déroulé du 11 mai au 4 juillet 1987 devant la Cour d'Assises du département du Rhône, au Palais de Justice de Lyon. C'était la première fois en France que l'on jugeait un homme accusé de crime contre l'humanité. Les charges retenues contre Barbie concernaient trois faits distincts : la rafle opérée à Lyon le 9 février 1943 à l'Union Générale des Israélites de France (UGIF), rue Sainte-Catherine ; la rafle d'Izieu du 6 avril 1944 ; la déportation de plus de 600 personnes dans le dernier convoi parti le 11 août 1944 de Lyon à destination des camps de la mort. Au terme de huit semaines d'audience, Klaus Barbie est condamné le 4 juillet 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité. Il décède le 25 septembre 1991 à la Prison Saint-Joseph à Lyon.
historiqueLittéralement assailli par le journalistes à l'heure de la suspension d'audience, Michel Goldberg - dit aussi Cojot-Goldberg -, partie-civile, s'est déclaré plutôt gêné par "cette sorte de vedettariat déplacé". S'il a finalement accepté de répondre à quelques question, c'est uniquement pour être fidèle à sa démarche personnelle, guidée par sa volonté d'aider à l'information. "Je n'aime pas me mettre en avant, je ne suis là que parce que Serge Klarsfeld me l'a demandé et parce que j'ai considéré qu'il était de mon devoir de m'exprimer devant la Cour..." Capturé au cours de la rafle de l'UGIF, Joseph Goldberg est mort en déportation. Trente deux ans plus tard, en 1975, son fils Michel s'est rendu en Bolivie pour retrouver Klaus Barbie avec l'intention de le tuer. Pour des raisons qu'il a exposées dans sa déposition, il y a finalement renoncé. "J'avais une arme sur moi, la deuxième fois où je l'ai vu, mais je n'ai pas tiré... Par la suite, étrange réflexe psycho-somatique, ma main droite est resté bloquée. Je n'en ai retrouvé totalement l'usage que pour écrire mon livre : 'L'Ecorché juif'..." De son face à face avec Barbie, Michel Goldberg à retenu un jugement sans appel : "C'est un médiocre. Aujourd'hui, il refuse d'admettre ses responsabilités mais il savait très bien quel sort était réservé aux déportés... Au cours de notre conversation à La Paz, il a même regretté le gaspillage de main d'oeuvre gratuite que constituait l'extermination systématique des juifs aptes à travailler... Là-bas, il était resté fondamentalement un ancien combattant, comme si en se déplaçant dans l'espace, il avait arrêté le cours du temps. Ses déclarations ce jour-là, c'était le café du commerce modifié 42..." Parce qu'à l'époque il était convaincu que jamais Klaus Barbie ne se retrouverait devant un tribunal, Michel Goldberg avait décidé individuellement de lui appliquer le châtiment suprême : "Il était le seul élément identifiable de la disparition de mon père..." En 1987, Klaus Barbie passe en Cour d'Assises et Michel Goldberg s'affirme heureux que la peine de mort ait été abolie en France : "Il ne faudrait pas en faire un martyr..." Source : "Témoins du jour : M. Michel Goldberg" / J.-J.B. [Jean-Jacques Billon] in Lyon Matin, 21 mai 1987, p.4.
note bibliographiqueEcorché juif : récit / Jean-Michel Goldberg, 1980 [BM Lyon, K 72177].

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